lundi 17 mai 2010

Glanures

Contemplé. Ce matin, à l'arrêt d'autobus, un merle qui n'avait pas perdu son bec et qui s'activait sur la pelouse juste en face de moi à trouver sa pitance. Il pavanait tout fier d'exhiber son poitrail orangé. Il sautillait entre les brins de gazon. Ses petits yeux vifs se déplaçaient continuellement. Et il n'était pas particulièrement craintif puisqu'il n'hésitait pas à s'approcher de moi. J'aime les oiseaux.

Partagé. L'amertume de la défaite d'hier soir des Canadiens avec mon balayeur de rue préféré. Il n'en revenait pas de l'ampleur de la débandade. Et moi non plus. Cela nous a changé de notre sujet de conversation des dernières semaines, soit la cueillette de l'ail des bois, son prix exhorbitant et l'effronterie des vendeurs ambulants qui proposent sans vergogne une marchandise surévaluée.

Lu. Sur la porte du cordonnier, une pancarte indiquant les heures d'ouverture qui précise en toutes lettres que le commerce est fermé le dimanche, jour du Seigneur. Avouez que peu de gens osent ainsi s'afficher de nos jours. Il semble cependant qu'il en reste encore pour qui les principes passent avant tout.

Écouté. Avec beaucoup d'attention, le récit de notre boucher du marché qui nous a raconté, à l'Homme et à moi, son combat des derniers mois avec le cancer. Ouvert d'une oreille à l'autre, et du menton jusqu'à la base du cou, il a perdu une partie de la langue et de l'os de sa mâchoire du côté gauche. Il a également subi des traitements de chimio très agressifs qui lui ont fait perdre notamment une quarantaine de livres et la capacité de s'alimenter de façon normale. Malgré tout, il était derrière son comptoir, souriant, encore désireux de jaser avec ses clients. Comment mesure-t-il sa vitesse de récupération? Au temps qu'il met pour ingurgiter les boissons alcoolisées qu'il s'envoie à intervalles réguliers derrière la cravate. En novembre, il prenait quatre heures pour ingurgiter un verre et, en avril dernier, il en a fait disparaître quatre en deux heures si j'ai bien compris. Une force de récupération que je qualifierais d'incroyable. Une leçon de vie assurément pour tous les hypocondriaques et anxieux de mon genre qui s'en font avec tout et rien. Merci Brian!
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Notes pédestres : Première sortie des shorts avec le chandail sans manches. Il faisait chaud mais ça restait agréable. Pourquoi à peu près personne ne prend la peine de ramasser son gazon après avoir tondu sa pelouse? Ne dit-on pas que si chacun balaie devant sa porte, toute la ville sera nette? C'est sûr que ça demande un effort et que ça suppose l'exercice de son sens civique. Mais est-ce vraiment si difficile?

2 commentaires:

  1. J'aime la forme de ce post!
    Pour le gazon, est-ce que ça n'est pas rendu genre illégal de le ramasser et de le mettre dans des sacs? En le laissant sur la pelouse, ça fait de l'engrais et on n'est pas obligés de dépenser du plastique pour l'emballer, du gaz pour le transporter et de polluer en le brûlant ou en l'enfouissant avec des matériaux qui ne se décomposent pas. C'est du moins ce que je crois avoir entendu!

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  2. J'aurais dû être plus précise dans mes notes. Je voulais parler du gazon qui traîne sur les trottoirs. Les brins d'herbe coupés qui restent sur les pelouses, s'ils ne sont pas trop longs, constituent effectivement un excellent compost. Pas sûre que les trottoirs offrent le même rendement environnemental!

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