samedi 1 mai 2010

La thérapie chanama

J'ai inventé une nouvelle thérapie pour traiter mon anxiété. Il s'agit d'une combinaison de trois éléments qui permet d'atteindre un niveau de zénitude passablement acceptable.

Tout d'abord, il faut se procurer un félin. De préférence domestique. Selon les dires d'un collègue cubiculin éloigné, le chat fait des miracles pour régulariser une tension artérielle en déroute. J'imagine que c'est le régulier ronronnement de la bête qui apaise et calme les vaisseaux stressés. Je dors déjà presque toutes mes nuits avec la Reine-Marguerite. Hier soir, cependant, elle semblait encore plus disposée à participer à ma thérapie. J'étais couchée sur le dos. Elle a grimpé péniblement dans le lit (sa masse pondérale l'incommode parfois dans ses déplacements du bas vers le haut) et elle a commencé par s'étendre près de moi, la moitié de son gros corps reposant sur ma bedaine. En lui grattant la tête, j'obtenais le ronronnement souhaité. Plus tard, quand j'ai commencé à me sentir écrasée par sa stature imposante et que je me suis tournée sur le côté gauche, elle est venue se blottir dans le creux de mon épaule et a déposé sa tête sur mon bras. Elle était adorable. Cette fois, pour entendre le son guérisseur, j'ai dû flatter son petit nez. Peu importe. Ce fut une nuit reposante.

Il ne pleuvait pas ce matin malgré les prévisions alarmistes des sorciers de la météo. J'ai donc poursuivi ma thérapie en allant jardiner. En plus des bienfaits apportés par la communion avec la terre, j'ai également profité de la tranquillité inhabituelle du quartier. Si je fais exception bien sûr de la voisine fatigante qui crie sans arrêt et qui avait décidé aujourd'hui de faire le ménage des vêtements de ses enfants en leur hurlant de les essayer et de mettre de côté ceux qui ne leur faisaient plus, tout était parfait. Je m'interroge. Devrais-je vous passer sous silence les agissements de mon voisin d'à côté qui, juste au moment où j'étais assise béatement sous mon érable contemplant les mésanges voleter autour de la mangeoire, a décidé de tondre sa pelouse malgré les gouttelettes qui tombaient et qui a empesté les environs avec sa maudite tondeuse à gaz qui pue? Sans doute. Autrement, voilà tous les avantages de l'élément nature qui s'envolent en fumée... c'est le cas de le dire.

Mais je n'étais pas pour m'arrêter en aussi bon chemin. Il me restait à prendre le trottoir. Ce que j'ai fait dès que le ciel s'est éclairci. C'était agréable. Il faisait beau. Même si j'étais un peu courbaturée à la suite de l'application de l'élément nature, je me sentais suffisamment en forme pour monter mes escaliers allégrement et pour courir mon jogging de débutante en ayant pratiquement l'air d'une vraie sportive... pour quelques pieds du moins. J'ai été chanceuse car je suis revenue juste au moment où la pluie recommençait. Calcul parfait.

Réfugiée sous le toit du balcon pour entendre une dernière chanson d'Atreyu (celle dont je vous parlais hier), je me suis rendue compte soudainement que je pouvais observer une à une (ou presque) les gouttes d'eau qui tombaient sur les feuilles de l'arbuste en face de moi. Je suis devenue envoutée par le plaisir de la contemplation. Les larmes me sont montées presque immédiatement aux yeux. Maudit que j'suis sensible, ça pas de bon sens! "Maggie, viens voir maman, il faut que je te flatte".

2 commentaires:

  1. C'est exactement le genre de thérapie que je veux essayer cet été! Bon, sans le chat, parce que ça annulerait tous mes efforts, mais plutôt genre: lecture, bouffe, marche. J'espère que ça va me guérir!

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  2. Il faudra que tu lui trouves un nom à ta thérapie. Si tu suis mon exemple, ce n'est pas très vendeur : lecbouma, boumarlec, leboma... Mais ça fait exotique en tout cas! Tu m'en donnes des nouvelles. Je suis confiante que ça va t'aider. :))

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