mardi 5 janvier 2010

Engoncée, scannée, mystifiée

Engoncée. Voilà la façon dont j'ai commencé la journée. Et je déteste me sentir engoncée. C'était à cause de mon manteau et de la décision que j'avais prise de porter à tout prix le veston acheté pendant les Fêtes pour inaugurer mon retour au bureau. C'est le seul moyen que j'avais trouvé pour me motiver un peu. Bref, j'avais l'air gonflée et surtout boursouflée avec tout ce tissu. Évidemment, je suis tombée sur un chauffeur d'autobus qui voulait nous faire croire que nous étions en Floride et non pas au Québec. Ai-je besoin d'en dire plus? J'ai eu chaud, j'ai suffoqué, j'ai pensé m'évanouir. Les gouttelettes de sueur perlaient dans mon dos, donc sous mon veston neuf, et je ne voulais quand même pas enlever ma tuque. Je n'aime pas me déshabiller dans l'autobus. Si j'enlève mon chapeau et que j'ai une couette en l'air, qui va m'avertir? Personne. Mais tout le monde va la voir par exemple. Et si j'enlève mon manteau, où vais-je le mettre? Si je le plie pour l'installer sur mes genoux, je vais avoir encore plus chaud. Alors c'est le statu quo. Quand je suis arrivée au bureau, j'étais en nage.

Heureusement que je n'avais pas à passer dans un scanner corporel! Avouez que c'est une transition harmonieuse vers mon prochain sujet de mécontentement. Pour dire vrai, ce qui me choque dans cette mesure prise par le gouvernement pour contrer le terrorisme dans les airs, c'est plutôt la façon dont on a allégrement fait fi de toutes les questions de vie privée. Pour enlever nos craintes à cet égard, une porte-parole du Commissariat à la protection de la vie privée est venue nous déclarer que l'organisme avait reçu l'assurance qu'aucune photo ou image ne serait conservée ou archivée. De plus, elle a été informée que l'utilisation de l'appareil en question, qui crée une image tridimensionnelle du "contour" du corps nu des voyageurs, sans brouiller ou voiler aucun endroit du corps, sera tout à fait discrète. Pardonnez-moi de vous quitter quelques instants pour crier mon indignation et/ou rire à gorge déployée. Pause.

Je suis de retour, encore sidérée par l'énormité de ce que les politiciens arrivent à nous faire avaler. Je vous fais une prédiction : dans quelques mois, nous allons apprendre que des agents de douane mal intentionnés ont vendu les images de certains voyageurs, images qui ont été retracées ensuite sur la Grande Toile. Ainsi, le monde entier va se délecter du "contour" de l'appendice mâle d'un chanteur ou d'un acteur connu, ou se demander si le "contour" des boules d'un mannequin-vedette ont été grossies par l'objectif de l'appareil de détection. Moi ce que je retiens surtout de ces mesures "soi-disant" raisonnables selon notre premier ministre, c'est que le terrorisme vient de gagner encore une fois. Le monde a peur et cette émotion s'est insidieusement installée à peu près partout sur le globe.

Nous reste la possibilité de tirer à pile ou face pour tenter de déterminer où ça va frapper la prochaine fois. Et c'est ma transition vers mon dernier sujet d'impatience : les amateurs de gratteux! Juste une petite anecdote qui m'est arrivée hier à l'épicerie. L'Homme et moi avions acheté quelques articles seulement, ce qui nous qualifiait pour la caisse express. C'était sans compter sur le fait que la pauvre employée responsable de la caisse susnommée devait partager son temps entre les clients normaux et les maniaques de loterie. Comprenez-moi bien. Je n'ai rien contre l'achat sporadique d'une promesse de gains fabuleux. J'y succombe moi-même de temps à autre quand les neurones de mon cerveau me lâchent pour quelques minutes. Non, ce qui m'a exaspéré, c'est que la joueuse compulsive dont il est ici question avait choisi le moment où j'étais en ligne pour décider de faire valider une vingtaine de gratteux de toutes sortes. Et je n'exagère pas sur le nombre. Pour chaque billet, la caissière devait elle aussi gratter une case, puis insérer le billet dans la machine de notre merveilleuse société d'État à la fois cause et remède de notre dépendance collective au jeu, et imprimer un reçu quelconque. Ensuite, la gratteuse professionnelle a démêlé tous ses petits papiers et a procédé à l'achat d'une autre série de billets pour la déchéance. Ça n'en finissait plus. "Donnez-moi deux Poules, trois Super 7, un 6/49... Non, non, je vais prendre plutôt deux Célébration 2010, un Jour de paye, trois Poules, alouette!" J'étais dans tous mes états. J'ai obligé l'Homme à changer de caisse... pour être à nouveau retardée par un autre maniaco-loto! Est-ce que la Lune était en brelan hier?
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Notes pédestres : Vous savez, je marche toujours. Même pendant la période des fêtes, j'ai réussi à utiliser mes espadrilles à Montréal et à Québec. Aujourd'hui, c'était difficile sur les trottoirs parce qu'ils étaient passablement enneigés. Et la température douce, qui rendait quand même agréable le séjour à l'extérieur, n'arrangeait toutefois pas les choses car c'était presque impossible d'avoir une bonne foulée : trop mouillé, trop glissant. C'est pas grave. J'avais besoin de faire le vide! Merci, cher Pusher, pour la Marche de Noël. Je tripe encore une fois!!

1 commentaire:

  1. De rien chère Marcheuse, n'importe quoi pour que tu nous fournisses de tes multiples réflexion :)

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