mercredi 27 janvier 2010

Un peu de pitié avec ça?

Surtout, surtout, n'offrez jamais votre pitié à quelqu'un. J'avais souvent entendu dire qu'il n'y avait rien de pire à éprouver envers quelqu'un que de la pitié. C'est vrai. J'en ai été l'objet aujourd'hui et j'ai viscéralement détesté cela.

En voulant parler de mon anxiété et des efforts que je déploie pour apprendre à l'apprivoiser et à vivre somme toute en harmonie avec ce côté de moi-même, j'ai reçu un "Hon! c'est vraiment pas drôle pour toi. Ça fait mal juste de t'entendre en parler." Pardon? Est-ce que je suis en train de me plaindre? J'apporte justement plein d'exemples qui démontrent qu'on peut s'en sortir, que c'est un chemin difficile, long à parcourir, mais pas nécessairement toujours plein d'embûches. En plus, j'ai appris avec le temps que l'anxiété se manifeste souvent chez moi quand je ne suis pas en harmonie avec mon moi-même. Quand je refuse de m'arrêter à une situation qui me dérange. Quand je ne prends pas le temps de vivre une émotion. Et, dernièrement, je constate aussi que l'anxiété est souvent signe de créativité. Créativité dans les larmes parfois, mais créativité quand même.

Pourquoi ai-je ainsi livré mes entrailles? Je ne sais trop. En y réfléchissant par après, j'en suis arrivée à la conclusion que je voulais sans doute qu'on me félicite de mes beaux efforts, qu'on reconnaisse que je maîtrise la situation. En lieu et place, j'ai dû encaisser un "Tu es tellement sensible. Tu dois t'occuper de ça. Est-ce que tu fais de la méditation? Est-ce que tu as déjà travaillé avec l'énergie?" Hé, oh! est-ce que j'ai présenté ma carte d'assurance-maladie? Je sais bien que les conseils partent d'une bonne intention mais j'ai donné à n'en plus finir à une multitude d'approches. Et je persiste à croire, malgré mes faux pas occasionnels, que je vis mieux avec l'anxiété.

En fait, et je le réalise maintenant, c'était l'occasion rêvée d'avoir recours à la philosophie de la Fille. Alors, comme il n'est jamais trop tard pour bien faire, je dis : "Fuck it à la puissance cinquante-quatre!"
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Notes pédestres : Ce soir, c'était plus qu'un entraînement idéal. C'était le nirvana. Tout d'abord, j'ai réussi à chasser le moton de pitié qui m'était resté au travers de la gorge depuis le matin (je sais, c'est pathétique). Merci le yoga, merci mon prof pour ses techniques de respiration!

Ensuite, il ne faisait pas froid et, ô beauté sublime, il tombait par intermittence plein de petits flocons blancs. C'était un spectacle ravissant.

Enfin, il y avait quelque chose dans l'air. Quelque chose qui venait chercher une émotion en moi. J'ai trouvé seulement vers la fin du parcours, parcours que je ne voulais pas terminer sans doute parce que je cherchais encore. Bref, à un moment donné, je me suis débranchée du metal et j'ai continué à enfiler les rues. C'était calme. Ça sentait bon. J'entendais seulement mes pas sur le trottoir. Comme j'approchais de la maison, ça m'est revenu. C'était un soir semblable à ces soirs d'été où je ne veux plus rentrer après une journée passée à jardiner, où j'arpente doucement le trottoir devant la maison en m'emplissant simplement de la tranquillité du quartier, des odeurs, des bruits familiers, de la douceur du temps. C'était un de ces soirs où, pendant un moment, on peut vivre une parcelle d'éternité.

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