samedi 30 janvier 2010

Sous la calotte glaciaire

Je suis sortie de mon antre. Hier, devant le froid sibérien, j'avais décidé d'hiberner. Comme une ourse. Il y avait le froid à l'extérieur, et le froid à l'intérieur. Maudite bonne raison donc pour que j'aie tout simplement envie de me cacher sous les couvertures. C'est ce que j'ai fait.

Qu'est-ce que je disais plus tôt cette semaine au sujet de ma capacité de faire face à l'anxiété? Oubliez tout ça. Je divaguais. Encore une fois. C'est toujours la même chose. Quand je pense avoir conquis le démon suffisamment pour me permettre de vivre un peu plus en paix, il revient. Pas aussi fort qu'il l'a déjà été. Mais il revient quand même.

Aujourd'hui, pendant que j'arpentais les trottoirs sous un soleil radieux, j'essayais d'analyser ce qui s'était passé. Où avais-je dérapé pour en arriver à me terrer en espérant et souhaitant la fin du supplice?

Vous savez, c'est vraiment difficile pour moi de croire en moi. Quand le doute s'installe, et croyez-moi il arrive toujours à se faufiler, je perds pied. Je remets tout en question. Je pense que je n'ai pas ce qu'il faut et je suis tentée de retourner à l'immobilisme qui m'a servi si longtemps d'échappatoire. D'excuse pour ne pas vivre. Car c'est difficile d'avancer. De poursuivre son chemin envers et contre tout. Il faut accepter d'essayer des choses quitte à se tromper. Ce n'est pas grave. L'effort est là. Il faut accepter que, pour être honnête avec soi, on peut être amené à déplaire à d'autres. Ce n'est pas grave. Le respect, c'est ce qui compte. Il faut accepter ses forces mais encore plus ses limites. Ça aussi ce n'est pas grave. Nos limites, elles peuvent nous amener loin si on décide de travailler avec elles plutôt que contre elles.

Alors voilà. J'ai repris la route. Je suis contente car c'était un merveilleux après-midi. Un peu froid. Juste assez pour me geler le front et les oreilles de temps en temps. Juste assez pour geler le lac dans mon coeur. Sauf quand je respirais vraiment à pleins poumons cet air froid qui entrait en moi et qui, étrangement, me réchauffait. Quand j'expirais, à cause de cette lave chaude, les larmes coulaient toutes seules. Je n'ai pas encore trop compris pourquoi. Un mélange de bien-être, de soulagement, d'espoir. Le froid de l'extérieur qui devenait la chaleur de l'intérieur. Drôle de contraste. Drôle de vie.

1 commentaire:

  1. Quel beau texte, tu nous inspires car tu avances toujours vers l'avant! Ne lâche pas, bon lundi petite soeur :)

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