mardi 26 mai 2009

Ce qui importe vraiment

En écoutant une reprise d'une de mes émissions préférées ce soir, j'ai versé une larme attendrie. C'était en fait l'émission qui met fin à la série, celle où tous les membres de la famille de Raymond - puisqu'il s'agit de l'émission Everybody Loves Raymond - réalisent à quel point, malgré les chicanes, les taquineries et les difficultés du quotidien, ils s'aiment plus qu'ils ne veulent bien se l'avouer. Et aussi à quel point leur vie de famille, même avec ses failles, constitue un ancrage dont ils ne peuvent se passer.

Cela a fait ressurgir en moi des images de nos fêtes de famille où l'on se retrouve tous autour d'une table pour partager un bon repas. Il y a des rires, des éclats de voix, de l'agitation, du va-et-vient et, à travers tout ça, des plats qui se passent, des verres de vin qui se versent. La conversation monte parfois mais ce n'en est que plus agréable parce qu'on sait bien qu'on argumente souvent juste pour le plaisir de le faire. Et ce que j'essaie de toujours fixer dans ma mémoire en ces occasions, ce sont nos enfants assis tous ensemble et heureux de se retrouver. Ceux-là qui vont être un jour appelés à perpétuer nos rires.

Dans l'émission de ce soir, la famille a reçu comme une décharge électrique. Raymond devait subir une intervention mineure à l'hôpital. Dans la salle d'attente où étaient réunis les membres de sa famille, on voit entrer une infirmière qui annonce à sa femme que le médecin éprouve de la difficulté à réveiller Raymond. Il semble qu'il ait mal réagi à l'anesthésie. Pendant un très bref instant, on laisse planer le pire. Et là, on constate que la femme de Raymond, qui a toujours des reproches à lui adresser, et son frère, qui est jaloux de lui notamment à cause de la préférence dont il semble jouir auprès de leur mère, deviennent absolument paniqués à l'idée de perdre Raymond. C'est comme si, tout d'un coup, ils réalisaient la place importante que Raymond occupe dans leur vie. C'est comme s'ils se rendaient soudainement compte qu'ils aiment profondément Raymond.

De la même façon, je constate qu'il m'arrive à moi aussi de prendre pour acquis que les gens de ma famille vont toujours être là. Et, à cause de ça, je ne prends pas le temps de rendre grâce pour la chance inouïe qui est la mienne d'être entourée de personnes aussi extraordinaires. Mais, plus encore, de la chance de tout simplement avoir une famille que j'aime et qui m'aime. N'est-ce pas là l'essentiel? N'est-ce pas là une richesse incroyable? N'est-ce pas là ce qui importe vraiment?
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Notes pédestres : Entraînement pénible pour deux raisons aujourd'hui - la difficulté de rester dans ma bulle et la douleur au pied. J'ai encore du travail à faire!

3 commentaires:

  1. Désolée pour le retard de commentaires, mais j'avais un peu décroché entre les devoirs français et les activités québécoises! Alors je ratrappe le temps perdu ;)
    Je me fais souvent le même genre de remarques concernant la famille... Je suis revenue de Paris entre autres parce que la maison me manquait, mais la maison, ce n'est pas tant l'espace que les gens qui y évoluent... À l'aéroport, la Famille m'attendait et j'étais déjà chez moi, c'était tout ce que ça prenait. En reprenant contact, en reprenant les petites habitudes du quotidien, j'ai réalisé encore plus à quel point tout ça m'avait manqué et à quel point j'ai une chance extraordinaire d'être entourée d'autant de gens merveilleux et d'entretenir de si belles relations avec eux tous.
    Pour rien au monde je ne me passerais de nos soupers de famille aussi! La fête de la Cousine hier soir était très réussie, mais j'ai eu un petit pincement au coeur quand je suis descendue au sous-sol et que la présence de votre famille m'a manquée soudainement! Heureusement qu'il y a eu le petit coup de fil! ;)
    On a beau se faire les meilleures relations du monde avec nos amis, la famille, c'est le noyau, c'est ce qui ne peut jamais être remis en question. Ne dit-on pas de nos amis les plus intimes qu'ils sont de la famille?

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  2. C'est exactement pour ça, Marf, que j'essaie depuis deux ou trois ans de garder contact aussi avec la famille élargie. Je pense ici à mes cousins et cousines Quintal et Blain, et à mes tantes et oncle aussi. Maintenant que Ju et Co sont des adultes et que mes responsabilités maternelles sont de beaucoup allégées, je veux prendre du temps pour profiter de TOUTE ma famille. Entendre notamment mes tantes Lorraine et Madeleine me parler de nos rencontres familiales et nous raconter des anecdotes quand nous étions jeunes, cela fait remonter en moi tellement de beaux souvenirs.

    Et j'aime vraiment ta dernière remarque. Ainsi, pour Marie, Michelle et moi, Yvan est devenu notre frère! C'est tout dire!

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  3. C'était à lui que je pensais quand je disais ça! Il est un peu notre oncle érudit à nous aussi! On s'ennuie de lui à nos grands partys!
    Moi c'est pour ma famille que je rends grâce tous les jours, même si je ne le formule pas toujours clairement. Mais pour faire référence à ton dernier post, j'admet que se sentir bien dans son corps et pouvoir marcher à loisir, ça joue pour beaucoup dans la façon de voir la vie. Juste avoir le loisir d'employer son énergie est un miracle dont je profite beaucoup depuis quelques temps...
    Si la marche t'a conduite à l'écriture, la littérature m'aura donné la forme!

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