dimanche 31 mai 2009

Vivement enfiler mes espadrilles

Je trépigne parce que je suis obligée d'attendre encore quelques jours avant de reprendre la route. Je m'impatiente encore plus en voyant les progrès de ma guérison. Ainsi, aujourd'hui, c'était franchement mieux. Je ne boîte pratiquement plus. Je peux même appuyer sur toute ma plante de pied sans ressentir de grosse douleur. C'est très encourageant. J'éprouve encore de la difficulté à me tenir sur le bout des orteils mais comme je ne suis pas attendue pour une tournée avec les Grands Ballets, cela ne devrait pas me décourager outre-mesure! Et si je faisais plutôt partie des personnes pour qui la cortisone peut faire des miracles? Ce serait drôlement bien.

J'essaie donc de prendre mon mal en patience. Comme la température n'est pas clémente, cela m'aide à ne pas me précipiter trop vite sur les trottoirs. Et comme m'a dit la soeur du Milieu ce soir, j'ai toujours la possibilité de marcher dans ma tête. Quand elle m'a passé cette remarque qui se voulait amusante, je n'ai quand même pas pu empêcher un léger frisson me parcourir l'échine. Pendant un bref instant, cela m'a ramenée en arrière. En effet, au cours des années, j'ai fait pas mal plus de millage dans ma tête que dans la ville. Et j'ai appris à mes dépens que cet exercice pouvait parfois présenter pour moi un certain danger pour ne pas dire un danger certain.

Je me rends bien compte maintenant que je prends l'air régulièrement à quel point la tête est un milieu renfermé. Cela peut être utile pour se concentrer sur un problème ou pour regrouper ses pensées. Quand on n'en sort jamais, toutefois, on finit par s'asphyxier, la qualité de l'air laissant de plus en plus à désirer. Et tout le monde sait que lorsque notre cerveau manque d'oxygène, on n'est pas à notre meilleur pour dire ou faire quoi que ce soit!

J'ai souvent manqué d'oxygène. Je n'ai pas honte de le dire. Je me bouffais moi-même. Je restais là à ressasser les mêmes peurs, les mêmes angoisses, les mêmes idées noires. Comment aurais-je pu faire autrement? L'air était vicié et étouffant. J'avais fermé toutes les portes et placardé les fenêtres. L'extérieur était bien trop menaçant. Pourquoi ai-je décidé un jour de rompre avec ce milieu aliénant pour laisser entrer la lumière? Tout simplement parce que le statu quo n'était plus possible. Ce que je vivais dans ma tête était devenu plus épeurant que tout ce que je pouvais imaginer des dangers qui se trouvaient en dehors de ma boîte crânienne.

Depuis, je marche dehors pour aérer le dedans. Simplement écrire ces mots suscite en moi l'envie presque irrésistible d'enfiler mes espadrilles pour aller respirer l'air frais de la vie. Si vous saviez... tous les jours je rends grâce pour mes deux pieds. Je les ai connectés à mon cerveau pour que chacun de leurs pas entrouvre une porte, lève un store... fasse la lumière.
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Notes amicales : Demain c'est la fête du Pusher de Metal. Alors, tous en choeur et sur un air de metal : Cher Yosterdude c'est à ton tour de te laisser parler d'amour! :))

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