dimanche 24 mai 2009

De l'anxiété à l'excès...cela fait deux X

La journée avait plutôt bien commencé. Comme hier, dès 8 h ce matin, j'arpentais les rues du quartier. J'avais les mollets un peu plus lourds, cependant, pour monter et descendre mes escaliers. Je crois que les longues heures de jardinage avaient laissé leurs traces.

C'est dans l'après-midi que cela s'est gâté. Un soupçon d'hypocondrie mêlé à une goutte d'anxiété et je venais d'obtenir le mélange parfait pour jouir de la vie en pensant qu'elle va se terminer d'une minute à l'autre. J'ai d'abord tenté de diluer cette combinaison explosive en allant à pied faire quelques courses. Je cherchais entre autres une doublure pour le rideau de douche. Je vous préviens tout de suite que cette partie de mon récit est totalement non intéressante selon les dires de la Fille à qui j'ai raconté ma folle équipée.

Je disais donc que je cherchais une doublure pour le rideau de douche. Je ne veux jamais payer cher pour cet article car je refuse de le laver lorsqu'il commence à se tacher. Je préfère le jeter tout simplement et en acheter un autre. Avouez que voilà tout un engagement envers l'environnement! Je n'ai pas seulement le pouce vert, j'ai aussi le geste vert...la poubelle.

Je me suis donc dirigée en premier lieu au Dollarama. Il y avait bien le modèle que je voulais mais il coûtait 7 $. Étonnant comme prix, non? Je ne sais pas pourquoi je pensais que ce magasin ne vendait rien qui valait plus cher que, disons, 5 $. En tout cas, j'ai refusé de dépenser aussi follement mon argent et j'ai pris la décision de braver la morosité de l'affreux Rossy.

Ce magasin, qui a dans ses belles années occupé un local convenable au petit centre commercial du quartier, a maintenant déménagé toute sa précieuse marchandise dans le sous-sol. Descendre les escaliers qui mènent à cet antre du mauvais goût et du profond désespoir représente un exploit en soi. Je peux déjà vous dire que cela n'a rien fait pour améliorer l'état dans lequel je me trouvais. Mais j'étais déterminée à réaliser l'aubaine du siècle. J'ai donc traversé le tourniquet et me suis retrouvée dans la caverne d'Ali Baba.

Comme j'y étais déjà allée, je n'ai pas eu trop à me promener dans les allées bondées d'objets de mauvaise qualité égale et de provenance asiatique semblable. J'ai quand même dû m'adresser à une jeune vendeuse occupée à perdre son âme en tentant de mettre de l'ordre dans ce qui me semblait justement être des rideaux de douche qu'elle avait étalés par terre en plein milieu de la place. Son regard a semblé s'allumer à la mention "doublure de rideau de douche", mais il s'est tout de suite éteint quand j'ai précisé que je voulais le modèle avec oeillets de métal. De toute évidence, ce n'était pas le modèle qu'elle vendait le plus souvent. De plus, le mot "oeillet" semblait tout juste lui évoquer l'idée d'une fleur. C'est ce qu'elle m'a proposé d'ailleurs : un rideau avec des fleurs! Je l'ai remerciée et ai finalement trouvé toute seule le rideau tant convoité qui se vendait, tenez-vous bien, au prix incroyable de 5,40 $.

Tenant mon précieux butin entre les mains, je me suis rendue aux caisses, plus précisément à la seule et unique caisse qui était ouverte et à côté de laquelle une dizaine de personnes attendaient patiemment de s'acquitter de leurs achats. La préposée au trésor de Rossy a vainement demandé du renfort à une collègue qui semblait être responsable de l'intendance de la caverne cette journée-là. Malheureusement, celle-ci avait visiblement perdu tout désir d'être choisie comme employée du mois. Elle est arrivée en se traînant les pieds, l'air tout à fait écoeuré d'avoir écopé d'une sentence à vie non méritée, et elle a répondu à la pauvre caissière débordée : "Arrange-toi avec les clients, moi je m'en vais en pause". Et c'est ce qu'elle a fait. N'empêche. Je me suis trouvée presque ridicule d'attendre plus de quinze minutes pour ma doublure de rideau de douche avec oeillets de métal, mais comme elle était à un prix défiant toute concurrence...

De retour à la maison après toutes ces émotions, je me sentais toujours aussi menacée d'avoir à régler mes arrangements funéraires plus vite que prévu. J'ai donc décidé de cuisiner pour me changer les idées fixes. J'ai fait deux pains aux bananes, vingt-quatre muffins aux dattes et une salade de chou-fleur. Je me suis arrêtée en voyant l'amas de vaisselle sale sur le comptoir!

Heureusement que je suis aussi Pusher de calories à mes heures. J'ai donc envoyé l'Homme porter une partie de mes excès culinaires au Pusher de metal. Au fait, je me demande si ce dernier a une doublure de rideau de douche avec oeillets de métal??!!

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