lundi 18 mai 2009

Derrière la fenêtre

Quand je suis en congé, ce que j'aime par-dessus tout, c'est de siroter mon café bien tranquille dans le salon assise sur le divan près de la grande fenêtre. De là, je peux tout voir.

D'abord, la porte d'entrée toute vitrée derrière laquelle Maggie, notre chatte-reine, surveille ses congénères moins bien nantis aller et venir sur le balcon pour manger dans les bols de nourriture que j'y laisse pour eux. Certains semblent obtenir un accueil bienveillant, à défaut de chaleureux, de l'impératrice féline. D'autres, par contre, provoquent son ire. Maggie devient alors tigresse et se jette littéralement sur la porte en crachant. Cela ne dure jamais longtemps, cependant, car la maîtresse des lieux préfère, et de loin, s'étirer sur le tapis au soleil en se tournant d'un côté puis de l'autre. On dirait un gros béluga échoué sur une banquise ou un gros poulet rôtissant sur la broche.

De mon poste d'observation, je peux également voir les oiseaux qui, après avoir bouffé des graines aux mangeoires, viennent se réfugier dans les buissons et les cèdres de la plate-bande. Ce sont surtout les mésanges qui adoptent ce manège. Elles vont et viennent rapidement et c'est plutôt difficile de les contempler longtemps. Mais j'aime entendre leur petit cri. Maggie aussi. Les volatiles la forcent à quitter la volupté de ses ébats sur le tapis d'entrée pour se précipiter sur le rebord de la grande fenêtre. De là, elle pousse des miaulements qui seraient sans doute menaçants si la chasseresse se retrouvait en liberté. Pour l'instant, elle se contente de donner libre cours à son instinct mais sans coup férir.

Bien lovée dans mon moelleux divan, j'épie la vie de la rue. Les enfants qui jouent. La voisine qui tond sa pelouse. Les voitures qui passent toujours trop vite. En buvant mon café, je reviens à mon journal. Quand je n'en peux plus de lire sur les nouvelles désastreuses du monde, je lève la tête et je regarde dehors. Ça me ramène à ma vie à moi. Et ça me fait un peu oublier les malheurs de l'humanité.

Et je me demande ensuite ce que je vais faire de ma journée. Aujourd'hui, avec le soleil, c'est facile. J'ai quatre boîtes d'impatientes qui attendent dans le garage à côté d'une dizaine de sacs de paillis de cèdre. La température semble plus chaude qu'hier. Je devrais donc passer un bon moment dans le jardin. Me reste à trouver le courage de quitter mon îlot de farniente. Oh... et puis.... j'ai le temps pour un autre café!
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Notes pédestres : 11 h 30. Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu un ciel aussi bleu. La température était fraîche. Ça été un entraînement parfait : l'énergie coulait à flots; j'avais l'impression de flotter tellement je me sentais bien dans mon corps. C'était un curieux mélange de légèreté et de puissance. Absolument exaltant!

Notes horticoles : 16 h. Une partie de ma grande plate-bande d'ombre jouit maintenant de la lumière blanche de mes impatientes. Et j'ai étendu cinq sacs de paillis. J'ai déjà hâte à jeudi pour continuer mes plantations.

Notes maternelles : 18 h 30. Je suis maintenant tout fin seule dans la maison. L'Homme est allé conduire le Fils à l'arrêt d'autobus et la Fille est partie à bicyclette. Après avoir eu la maison pleine ces derniers jours, j'ai le cafard ...

1 commentaire:

  1. Wow, j'aimerais arriver à me lever tôt plus souvent pour voir le monde s'éveiller aussi, pendant que je bois mon café... Je me souviens d'un jour où, réveillée par mes allergies, j'avais pris ta place sur le divan pour regarder le monde de ta fenêtre et c'était vrai que le point de vue était des plus agréables! Tu étais venue me rejoindre et nous avions discuté jusqu'à ce que les autres se réveillent... C'est un de mes jolis souvenirs de ta maison, qui m'est désormais interdite... sniff... moi qui aime tant les chats!

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