J'ai un trou en-dedans de moi. Personne ne peut le voir. Même pas moi. Mais je peux le sentir par exemple. Surtout lors de journées comme aujourd'hui où, tel un volcan endormi, il se met soudainement à gronder et à rappeler sa présence. C'est dérangeant parce que ça me fait mal au coeur.
Quand le trou se réveille, il me ramène sur des rivages sombres que je n'aime pas particulièrement fréquenter. À cause de la souffrance qu'ils évoquent. Je traîne alors un malaise que je n'arrive pas toujours bien à identifier. Habituellement, je me sens vraiment triste. J'ai moins d'énergie. Je deviens super sensible à tout. Une parole de trop. Une légère contrariété. Un contretemps anodin. Qu'importe. Tout et rien me dérange et fait jaillir mes larmes.
J'ai pensé longtemps le remplir en mangeant. Je sais comme c'est tellement un cliché de dire qu'on mange ses émotions. Quand j'entendais des gens raconter ce genre d'histoire, je m'arrêtais pour m'introspecter un peu et je ne voyais pas quelle émotion j'aurais bien pu manger. Je me disais que ce ne devait pas être facile de vivre ainsi et mon questionnement s'arrêtait là. Et je continuais à manger et à tout jeter dans un abîme sans fond.
Puis, j'ai commencé à visiter le Sondeur d'âme. Il m'a permis de réaliser des choses et de mieux comprendre la nature du trou. Cela ne l'a pas fait disparaître pour autant mais, au moins, je savais d'où il venait. Je savais surtout que la nourriture ne pouvait pas le remplir.
Quand j'ai commencé à marcher et que j'ai été moins dans ma tête et plus dans mon corps, j'ai compris que j'avais mangé mes émotions pendant de trop longues années. J'ai aussi trouvé, par la même occasion, un autre moyen d'apprendre à vivre avec le trou. Cet après-midi, donc, pendant que je marchais branchée sur mon metal plus que jamais, il m'est venu l'image d'un grillage. C'est la première fois que j'envisage la possibilité de vivre avec le trou sans tomber dedans. Il me semble que voilà un pas dans la bonne direction, non?
They locked the door
Give me the strength to break it down
Yeah we've always faced this world as one
And I know there's nothing different now
Because this heart is true
It's true, it's true!
So tell me
Tell me that I'm not all alone
And everything's alright
So tell me
Tell me that I'm not all alone
And everything's alright now!
(Story of the Year, Tell Me)
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Sa me fait penser a Dexter lorsqu'il parle du Dark Passenger ''It's like a dark passenger always there beside you, you hate having it but once you let him take a hold of you, you enjoy it while it lasts''
RépondreSupprimerC'est presque ça... avec le plaisir en moins toutefois. Ça fait encore trop mal pour que je le vive autrement. C'est pour ça que j'aime l'idée du grillage. C'est le début d'une autre façon de voir la chose.
RépondreSupprimerEt tu m'intrigues avec Dexter. Je vais en écouter un épisode au moins pour me faire une idée.